Parfois, on tombe sur un ingrédient qui ressemble à une entourloupe de la nature : un truc trop beau pour être vrai, mais qui tient ses promesses. Les shirataki font partie de ceux-là. Originaires du Japon, elles sont consommées depuis des siècles. Elles sont fabriquées à partir de konjac, une plante racine riche en glucomannane. Ces nouilles translucides, sont presque entièrement composées de fibres solubles et d’eau. Autrement dit : quasi pas de calories, pas de glucides digestibles, et pourtant une vraie sensation de satiété.
Le konjac ne date pas d’hier. Utilisé en Asie depuis plus de 1500 ans, notamment dans la médecine traditionnelle, il a trouvé une place toute naturelle dans la cuisine japonaise, où il est apprécié pour ses propriétés digestives et sa capacité à “remplir” sans alourdir. Résultat : les shirataki contiennent quasi zéro calorie, zéro glucide digérable, mais beaucoup de volume dans l’assiette.
C’est leur texture qui intrigue d’abord — un peu caoutchouteuse, légèrement élastique — mais bien préparées, elles deviennent le support idéal pour des sauces savoureuses. Dans un régime, les shirataki peuvent jouer un rôle malin : ils calent sans culpabiliser, et surtout, ils permettent de ne pas faire l’impasse sur le plaisir de manger chaud, salé, parfumé.
J’ai voulu ici les associer à deux ingrédients qui parlent fort : le miso blanc et le champignon grillé. Le miso, pâte de soja fermentée, est un trésor en soi. Riche en umami, bourré de probiotiques, il remplace à merveille un bouillon ou une sauce crémeuse sans avoir besoin d’y ajouter de matière grasse. Et quand on le traite bien — c’est-à-dire qu’on ne le fait surtout pas bouillir — il garde toute sa richesse aromatique et nutritionnelle.
Le portobello grillé, lui, apporte une mâche et une profondeur qui rappellent presque la viande. Il y a quelque chose de réconfortant à le retrouver, un peu croustillant, un peu juteux, dans une sauce douce et chaude. Et pour lier tout ça, une touche de sésame, un demi-œuf mollet, un peu de cébette : trois gestes simples qui transforment un bol diététiquement irréprochable en vrai plat du soir, qu’on attend avec impatience.