Shakshuka de roi, pour matin sérieux
Je vous ai déjà parlé de cette expression : « Le matin, mange comme un roi, à midi comme un prince, le soir comme un pauvre. » C’était dans le tout premier épisode de Mission -5 Kilos, et elle continue de me trotter dans la tête chaque matin. Parce qu’à mesure que j’expérimente, que je cuisine, que je rééquilibre mes journées, elle prend un sens de plus en plus concret. Notamment sur un point précis : le petit déjeuner.
Je crois qu’on a été nombreux à associer pendant longtemps le petit déjeuner à des choses sucrées, douces, presque enfantines : tartines, confiture, jus d’orange, céréales. Sauf que ce genre de petit déj provoque exactement ce qu’on cherche à éviter quand on essaie de perdre du poids (ou simplement de rester bien dans ses baskets) : un pic de glycémie au réveil, une fringale à 11h, un grignotage avant le déjeuner. Tandis qu’un petit déjeuner salé, riche en protéines, en fibres, en bon gras, agit comme un socle : il stabilise la glycémie, calme durablement la faim, et évite les coups de mou.
Ce n’est pas juste une lubie de nutritionniste. Il y a plein d’études là-dessus : on sait que les protéines matinales (œufs, fromage, légumineuses) prolongent la satiété, que le sucre à jeun peut dérégler l’insuline, et que commencer la journée par des fibres ou des légumes favorise une meilleure répartition de l’énergie sur toute la journée. Dit autrement : le salé, ça pose les bases. Le sucré, ça vous propulse pour mieux vous lâcher en vol.
Depuis quelques semaines, j’ai calé ma routine autour de ce principe. Je commence la journée par un fruit, pour réveiller doucement le ventre. Ensuite, je dépose Maya à l’école à 8h30, et j’enchaîne avec une séance de sport. Quand je rentre, c’est le vrai petit déjeuner qui s’installe. Pas un café-noir-en-passant, mais une vraie assiette. Une assiette chaude, salée, complète. Celle qui fait office de carburant et de récompense.
C’est là que je dégaine ma shakshuka. Avec ses œufs coulants, ses pois chiches qui calent, ses épinards, sa sauce tomate épicée et sa feta émiettée. Une poêlée généreuse, mais droite dans ses bottes. Riche, sans être lourde. Protéinée, végétale, savoureuse. Parfaite pour démarrer la journée sans fringale ni fatigue. Et franchement, qui a décrété que les légumes ne devaient pas être au menu du petit déj ? Mais c’est vrai qu’il est plus facile de manger en deuxième rideau qu'à 8h au réveil.
Alors oui, « manger comme un roi » le matin, ça me parle. Mais pas comme un roi des pâtisseries. Comme un roi qui a prévu sa journée, et qui commence par prendre soin de lui. À la poêle, tranquillement, pendant que le café coule et que le pain grille.