AGUACHILE

Il y a des plats qui ne supportent pas l'attente. L’aguachile en fait partie. On le prépare à la dernière minute, on le sert immédiatement, et on le savoure sans tarder. Tout se joue dans l’instant : la couleur éclatante du citron vert fraîchement pressé, le parfum intense de la coriandre, la morsure vive du piment.

C’est une explosion de fraîcheur qui ne s’embarrasse pas du superflu. Mais comme toujours en cuisine, ce qui semble simple demande en réalité un minimum de précision. Un citron de trop, et c’est l’acidité qui prend le dessus. Un piment mal dosé, et votre bouche se transforme en brasier. Sans parler du dressage : bien pensé, il sublime le plat ; bâclé, il le fait ressembler à une soupe approximative.

De retour en France, l’envie de retrouver cette fraîcheur m’a rattrapé. Mais comment faire sans les crevettes d’Amérique latine, les citrons verts juteux du marché de Mazatlán, ou les piments Jalapeños fraîchement cueillis ? Bonne nouvelle : l’aguachile s’adapte. Avec quelques ajustements, il est tout à fait possible de retrouver son intensité en utilisant des ingrédients disponibles ici.

Alors, quitte à faire un aguachile, autant le faire bien. Voici deux approches. La première est nette, maîtrisée, millimétrée. Chaque élément est placé avec soin, le jus est lisse et vibrant, et l’assiette joue la carte du minimalisme. La seconde, plus généreuse, empile les textures et mise sur le volume : un socle de crevettes bien tassé, une spirale d’avocat, des herbes fraîches en couronne. Deux styles, deux ambiances, une même intensité.

Team minimalisme ou team abondance ? Vous avez les deux options, à vous de voir ce qui vous parle le plus. Dans les deux cas, l’essentiel reste là : des saveurs franches, une fraîcheur éclatante et un aguachile qui en imimpose. Le tout à manger avec des tortillas croustillantes.